Dès le début, la croissance de Progroup a été fulgurante. Comment avez-vous vécu cette évolution pendant votre enfance et votre jeunesse ? VH : Ça a été un processus continu. Les inaugurations des usines ont été pour moi, tout comme pour mon frère Maximilian, les plus concrètes. Ce sont de très beaux événements auxquels j’adore participer, encore aujourd’hui. Ils permettent de vivre la croissance de l’entreprise en direct ! J’ai été présent à toutes les inaugurations d’usines. Nous avons toujours fêté ces événements ensemble. Et dans la famille, ces évé- nements exceptionnels ont toujours été planifiés et organisés avec un grand dévouement. MH : Comme je l’ai déjà dit, j’ai toujours trouvé les halls de produc- tion et les machines passionnants. L’inauguration de notre première usine de carton ondulé à Offenbach a marqué le début : c’est là qu’est née la tradition selon laquelle mon frère ou moi-même actionnons le bouton Progroup rouge pour mettre symboliquement la machine en ser- vice. À l’époque, nous avions fait la connaissance personnelle de tous les collaborateurs. Beaucoup d’entre eux nous ont vu grandir et travaillent encore aujourd’hui chez Progroup. Cela me remplit de fierté et d’humilité, surtout quand je vois le changement de génération qui arrive. Y a-t-il eu un moment, dans l’histoire de l’entreprise, qui a été pour vous l’élément déclencheur pour que vous décidiez de rejoindre l’entreprise ? MH : Je me suis toujours dit que j’allais, un jour, travailler dans l’entreprise familiale. Je voulais faire quelque chose de similaire à ce que fait mon père. Mais je n’ai pris cette décision qu’après mes études car, pour nous, c’était clair : je ne devais pas me sentir obligé. Avec l’âge, j’ai appris à voir ce travail sous un autre œil. Les projets devenaient aussi de plus en plus grands et vastes. La construction de la machine à papier PM2 à Eisen- hüttenstadt a été un projet colossal que j’ai pu voir évoluer quand j’étais encore étudiant. J’ai vu les dimensions et les possibilités de ce projet sur un tout autre plan. VH : Par rapport à Maximilian, j’ai pris ma décision définitive sur le tard. Après mes études de psychologie, j’ai réfléchi à la manière dont je pouvais, à mon tour, utiliser mes compétences et mes atouts au service de l’entreprise. Les stages, les voyages et les cérémo- nies festives m’ont permis de connaître beaucoup de clients de Progroup. Le « Power of Cooperation » qui nous lient à eux ne fait pas seulement partie de l’ADN de Progroup. Moi aussi, je suis pleinement convaincu de cette force qui émane de notre ... C’EST, CHAQUE ANNÉE, UN VÉRITABLE ÉVÉNEMENT POUR MAXIMILIAN ET VINZENZ HEINDL. collaboration commune. Pour moi, c’était donc clair : je voulais absolu- ment travailler dans ce domaine. C’est ainsi qu’est né le concept de la Profes- sionals Academy, qui s’adresse concrè- tement aux clients de Progroup. Elle offre une plateforme d’échange d’égal à égal sur des thèmes relatifs au secteur ou spécifiques aux chefs d’entreprises familiales. Dans une famille d’entrepreneurs, c’est non seulement l’entreprise qui marque la famille, mais il se passe aussi l’inverse : la famille marque également l’entreprise. À votre avis, quelle est l’importance de la famille pour Progroup ? MH : La famille était et est toujours présente dans l’entreprise. Progroup est une affaire de famille. Les collaborateurs sentent que, derrière les décisions, il y a toute une famille. Parallèlement à cela, nous sommes derrière les collaborateurs en tant que famille. Pour nous, Pro- group n’est pas qu’un investissement de long terme. Notre façon d’agir en tant que famille influe sur l’entreprise. Nos décisions ne sont pas anonymes ; elles sont accessibles, d’un certain côté. C’est beau d’avoir pu conserver ça jusqu’à maintenant. Mais plus l’entre- prise va grandir, moins la tâche sera simple. J’adore aller visiter les usines avec mes enfants. Cette année, nous étions à la Journée portes ouvertes de la papeterie PM3, à Sandersdorf-Brehna. Aujourd’hui, nous avons un très grand nombre de sites ; cela n’a vraiment plus rien à voir avec l’entreprise de mon enfance. Quand on s’entretient avec les collè- gues de votre entreprise, on se rend compte que votre mère Herta Heindl joue un rôle essentiel dans ce succès. Comment avez-vous vécu cela quand vous étiez enfants, et comment vivez-vous cela maintenant que vous êtes adultes ? MH : Ma mère s’est de plus en plus investie dans l’entreprise au fil des années. Ce n’était pas forcément prévu au début. Nos parents se complètent bien. Notre mère a contribué à l’avancée « Les collaborateurs sentent que, derrière les décisions, il y a toute une famille. Parallèlement à cela, nous sommes derrière les collaborateurs en tant que famille. » Maximilian Heindl Fascinating Group 57